Après de longues années passées sans regarder ce joyaux d'enfance, je suis retombé dessus.
C'est ainsi que j'ai trouvé absolument géniale la "scène" d'introduction du Capitaine Crochet. On nous le présente d'emblée comme un homme habile, à l'esprit
conquérant, plein d'ambitions, somme toute, un idéal d'homme occidental. On peut même sans rougir avoir de l'admiration pour ce personnage au coeur fier et à l'esprit ingénieux. C'est alors qu'au détour d'un couloir... BANG! V'la-ti-pas qu'il abat de sang froid un de ses matelots !
Et c'est là que j'ai réalisé combien nous avons pu être influençables étant petits. Enfant, on déteste le personnage du méchant dès le début pour la seule raison qu'on nous affrime que c'est un méchant. C'est pour ça qu'il a fallu attendre de grandir pour trouver brutal ce meurtre sans préméditation dans un dessin animé pour enfants ; avant, bah, c'était normal, puisque c'est le méchant. Mais en réalité, même en étant attentif, quand est-ce qu'on nous parle de la légitimité qui a poussé Peter à trancher la main du Capitaine ? Telle que l'histoire est présentée, je suis en droit d'affirmer que Peter Pan est un sale petit con irresponsable qui pousse son vice jusqu'à mutiler et humilier un pauvre vieux matelot.
Tout est inversé. C'est pour ça que maintenant, je maudis la lâcheté de Peter lorsqu'il s'envole alors qu'il avait juré de ne pas le faire. Crochet est le seul vrai homme de cette histoire, et on ne peut pas le blâmer pour éprouver de la haine pour Peter. Qui ne demanderait pas réparation pour un affront aussi énorme ?
Mais malheureusement, comme dans tous les dessins animés Disney, les archétypes du bien gagnent et ceux à qui on attribue l'étiquette de méchant perdent.
Regardez-le sous ce nouvel angle. Vous serez surpris de vous identifier à "ce bon vieux Capitaine" plutôt qu'à ce satané Peter Pan.
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